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トウフ生活 - Tofu Seikatsu : Journal de vie d'un Français au Japon
30 avril 2006

Japoniaiserie du jour: "OSS 117 Atout coeur à Tokyo"

Un rapide passage en France permet toujours à un français vivant au Japon de se refaire à l'idée que ses compatriotes d'origine (les frenchies) ont de ses nouveaux compatriotes aux yeux bridés...
Passés les clichés fourre-tout (appareils photos en bandouillière, Bioman, Pokemon, Hirohito, les sacs Vuitton et j'en passe...) il y a certains témoignages qui restent.

Et ce soir, plus par curiosité que par réel intérêt cinématographique, je me suis laissé tenter par un film d'espionnage à la française, vieux de 40 ans: "OSS 117 Atout coeur à Tokyo".

Affiche de 'Atout coeur à Tokyo pour OSS 117'

Par où commencer...

L'action est censée se dérouler à Tokyo donc.. mais l'oeil avisé s'aperçoit tout de suite de l'incongruité du montage et de l'absence de cohérence des scènes...

Ainsi, on se fait plaisir à voir l'aéroport d'Haneda, alors seul aéroport international à une époque où Narita n'était encore que dans les cartons des architectes. Les voitures roulent dans un lieu censé être Tokyo, mais les routes sont sinueuses comme l'arrière-pays provençal et l'on débouche sur le lac d'Hakone. Une course-poursuite incensée (= à 2 à l'heure, Derrick accroche-toi !) nous conduit direct du Ginza encore lumineux, aux bords de la Kamogawa à Kyoto, le tout en deux plans de coupe mal ficelés.. Une villa proche de Nagasaki s'avère en fait être celle de la Fondation Maeght à Saint-Paul de Vence. Une discussion entamée dans un bar à hôtesses de Tokyo se termine tranquillement sur le trottoir, mais à Dotonbori, en plein centre-ville d'Osaka...

Bref, ce film est bourré d'incohérences tant géographiques que scéniques. Notre bon bougre d'OSS 117 rentre partout avec ses chaussures (même sur les tatamis, sacrilège!), mais on lui évite le repas aux baguettes. Il arrivera même à échapper à un combat mains nues contre sabre avant de pendre son ennemi au bout d'un fil téléphonique (sans jeu de mot...).

Assez affligeant, ce film est au choix un navet, ou alors un bijou pour amateur d'espionnage 60's kitsch... L'intrigue est plate, les dialogues pas terribles, les acteurs (le rôle titre est joué par un ancien représentant en produits pharmaceutiques, tout un programme...) assez affligeants, le tout dans une mélasse qui rappelle à peine un sous James Bond de série Z...

Quel intérêt alors pour moi d'en parler ici?

Et bien surtout parce que ce film a été tourné en grande partie au Japon, en 1966, et que cette atmosphère de l'époque, celle qui se ressent du brushing des actrices à l'architecture des buildings du Japon des Sixties, il n'y a plus que le cinéma pour l faire encore vivre...

Mais à tout faire, je vous conseille quand même un vrai bon film à la place, à savoir "On ne vit que deux fois - (You only live twice)", un James Bond, de 1967 cette fois.. Même ex(r)otisme sixties, même évocation rétro du Japon, mais surtout Sean Connery au pistolet, et John Barry pour la réalisation de la B.O., un bijou du genre...

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